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Plus de deux mois que je n'ai rien écrit, blogueuse paresseuse que je suis, tiens ça rime... Faut dire que j'ai été tellement occupée à vivre que je n'ai pas eu le temps de faire autre chose! La montagne, quand il y a abondance de soleil, pile à la bonne température alors que je pourrais griller en plaine dans un appartement remarquablement dépourvu de courants d'air (non-traversant et plein sud si vous voulez tout savoir), ça ne fait pas un pli, c'est là que je dois être. J'adore fourrer dans mon sac ado (oui, il est neuf à jamais) quelques affaires pour la nuit et filer sans but précis, m'arrêtant quand mes pieds crient grâce, si possible devant une auberge accueillante. Ma dernière escapade fut du côté d'Anzeindaz, dans les Préalpes vaudoises. J'ai mis le cap sur Derborence (ah, Ramuz) mais l'orage menaçait, j'ai obliqué sur le col des Essets et me voilà juste avant l'ondée du soir à la Vare, un charmant petit gîte "sur la paille", plein de fleurs, de tartes exquises et de brebis, où l'on dîne délicieusement, en échangeant jusque tard dans la nuit sur les choses de la vie. Et le lendemain tôt,

tournée des vaches et de leur bien-aimé taureau (oui, là-haut, on n'insémine pas encore artificiellement) en compagnie du magnifique berger qui tient l'établissement, à deux brins d'herbe d'alpage d'en tomber amoureuse... La vie, quoi!

Et puis, il y a eu ce déclic, le jour où Eternelle a soufflé sa première bougie! Un lecteur d'âme (qui n'est pas pour rien dans l'écriture de ce livre, tant il a contribué à ma découverte intérieure) a commis un commentaire enthousiaste sur Facebook, qui a été aussi remarqué que relayé, comme quoi le sujet titille quand-même. Un bond dans mon coeur qui m'a fait redéployer mes ailes et plumes d'auteure: non seulement j'ai commencé un nouvel ouvrage, mais j'ai enfin trouvé l'énergie de revoir une huitième fois Eternelle, de l'épouiller de ses ultimes coquilles, tout en tenant compte de quelques critiques constructives convergentes... Encore dans l'élan, je l'ai envoyée aux éditeurs qui ont la délicatesse - pour les forêts - d'accepter les envois électroniques. 

Que c'est bon de faire cela tout naturellement, juste par jeu. Sans rien cacher de mes affres éditoriales... on verra bien. C'est tellement rafraîchissant de ne plus avoir d'attentes. Je ne sais pas comment ce miracle a pu surgir mais il est bien là, sans doute enclenché au départ du chemin de Compostelle, en 2008: j'avais distinctemen entendu se prononcer en moi CE QUI DOIT ETRE SERA... La première fois que je captais disctinctement ma petite voix, ce Maître intérieur encore bien timide à l'époque. 

Photo: l'alpage de la Vare depuis le Col des Essets, tout en bas...